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Philippe CLAUDEL, Meuse l'oubli.

C’est dans le village de Feil (sur la Meuse) que le narrateur, après la perte d’une personne aimée, a choisi de s’installer pour noyer ses jours de chagrin : le temps de la souffrance est inscrit dans sa chair comme dans son existence telle une sépulture d’un amour défunt.
Les jours s’enfuient (dans l’absence de sa petite Paule), et le narrateur erre dans les paysages nostalgiques de la Meuse, où la nuit enferme le jour, pour vivre et égrainer pleinement sa mélancolie, mais aussi et surtout, accepter sa réaliste et sombre douleur.

Ce court récit n’est pas un chant funèbre. Bien au contraire, c’est un chant monotone sur l’acceptation de la mort (d’un être cher) qui est source de souffrance et de solitude (certes), mais que le temps atténue et soulage comme une « pâle cicatrice ! Et la vie alors verse à nouveau une lumière qu’on ne pensait plus possible ».

« Meuse l’oubli » est une magnifique nouvelle sur le renoncement du deuil et sur la mémoire d’un amour mort qui laisse derrière soi un monde aux âpres parfums, doux ( la douleur avec le temps disparaît) et amers (seule la morsure reste...)
L’écriture de Philippe Claudel est lyrique : elle restitue sa tristesse avec une grande pudeur et beaucoup de retenue !

Le temps, qui apporte la peine se charge aussi de l'adoucir et c'est un curieux effet de le voir travailler à nous détruire avant que de nous soulager.

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